Portrait d’un gardien de barrage

Christian Boschung connaît l’ouvrage de la Maigrauge à Fribourg comme sa poche. Rencontre.

Sourire aux lèvres, regard avenant et salopettes de travail, Christian Boschung dégage la bonne humeur et le savoir-faire. Ici, au barrage de la Maigrauge sis aux confins de la Basse-Ville à Fribourg, il est un peu chez lui. Du bout des lèvres, il qualifie l’ouvrage comme « son » barrage.

Le bruit de l'eau
Après une période de chômage, il a débuté aux EEF en 1993 avec une formation de tôlier en carrosserie en tant qu’ouvrier d’exploitation à la centrale de l’Oelberg. Chemin faisant, il gagne en expertise, suit les travaux de réhabilitation du barrage et prend les rênes de l’ouvrage en 2001. C’est dire s’il a des anecdotes à raconter sur les lieux. Il se souvient notamment des crues de 2005 qui ont emporté la passerelle enjambant la Sarine, du silence presque choquant après une journée épuisante à se battre contre les éléments au dégrilleur ou aux vannes. « Le soir, il manquait le bruit de l’eau. » L’ironie du sort voudra que Christian, habitant de la Basse-Ville, se fasse inonder en aval de son propre barrage en 2023. « Ici, nous sommes tributaires des déversements en amont et des affluents, la Gérine et la Glâne », explique-t-il.

Barrage de la Maigrauge

 

Voyages en perspective
Christian forme son successeur et continue ses tournées d’inspection visuelle, la relève des appareils et la prise de mesures. « Je fais facilement 2’000 escaliers lors des mesures mensuelles, il faut être en forme pour exercer ce métier ». A l’approche de la retraite, il se réjouit de partir en voyage. Son rêve ? Faire une croisière sur le Nil… et y visiter le barrage d’Assouan.